L’été 2024 a réservé une petite surprise sur le front du chômage : le taux a légèrement diminué, passant à 7,3% au deuxième trimestre, d’après les chiffres de l’Insee. Bien que l’institut prévoyait une stabilité, la détérioration de la conjoncture de l’emploi en juillet les rend prudents pour la suite de l’année. L’emploi salarié dans le secteur privé est resté stable au deuxième trimestre et a connu une légère hausse de 0,4% sur un an.
Un taux avec 40 000 chômeurs en moins
Le chômage, tel que mesuré par le Bureau international du travail (BIT), a connu une baisse de 0,2 point par rapport au trimestre précédent, se rapprochant ainsi de son plus bas niveau depuis 1982, qui est de 7,1%. Ce taux, harmonisé au niveau européen, demeure toutefois légèrement supérieur à ce seuil historique, atteint au cours des deux derniers trimestres.
Le nombre de personnes sans emploi, disponibles immédiatement pour travailler et en quête d’un job, a diminué de 40 000, s’établissant désormais à 2,3 millions. Sur un an, cet indicateur reste stable, malgré un contexte économique de faible croissance. Il se maintient ainsi proche de son plus bas niveau observé depuis avril 1998.
Une baisse surprise
Le taux de chômage a connu une baisse inattendue au deuxième trimestre, surprenant ainsi l’Insee, qui prévoyait une stabilité avant une légère remontée d’ici la fin de l’année. Ce ralentissement du marché du travail est confirmé par la stagnation de l’emploi salarié observée au cours de la même période.
Cette tendance s’explique également par la dégradation du climat de l’emploi, notamment dans le secteur des services, amenant l’Institut à adopter une approche plus prudente pour la seconde moitié de 2024. Parallèlement, le ministère du Travail a enregistré une baisse de 0,4% du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A inscrits à France Travail au deuxième trimestre, s’établissant à 3,01 millions.
Au cours du trimestre écoulé, le nombre de personnes âgées de 25 à 49 ans souhaitant un emploi mais non comptabilisées comme chômeurs a augmenté de 39 000. Cependant, sur une période d’un an, ce nombre a diminué de 25 000, atteignant 1,9 million de personnes qui, bien que désireuses de travailler, ne sont pas considérées comme au chômage car elles ne recherchent pas activement un emploi ou ne sont pas immédiatement disponibles.
Une amélioration pour les jeunes et les séniors
Le taux d’emploi des 15-64 ans en France est un enjeu majeur pour le gouvernement, qui souhaite le faire augmenter grâce à la réforme des retraites. Actuellement, ce taux atteint 69%, son plus haut niveau depuis 1975, année où l’Insee a commencé à le mesurer. Cela représente une performance remarquable, soulignée par le ministre démissionnaire de l’Economie, Bruno Le Maire, qui a salué cette hausse, y voyant un signe positif pour l’économie française.
Cette amélioration du taux d’emploi s’accompagne également d’une évolution favorable de la qualité des emplois, comme le relève Vladimir Passeron. En effet, le taux d’emploi en contrats à durée indéterminée (CDI) a progressé de 0,4 point par rapport à l’année précédente et de 1,1 point par rapport à la période avant la crise sanitaire. À l’inverse, le taux d’emploi en contrats à durée déterminée (CDD) et en intérim a reculé de 0,3 point par rapport à fin 2019. De plus, le taux d’emploi indépendant et celui des alternants ont nettement augmenté, respectivement de 0,8 et 0,7 point.
Cette tendance positive sur le marché du travail témoigne d’une reprise économique solide, malgré les défis persistants liés à la conjoncture. Le gouvernement espère que la réforme des retraites, en favorisant le maintien en emploi des seniors, contribuera à poursuivre cette dynamique favorable, tout en renforçant la viabilité à long terme du système de retraite français.